
Exposition Simenon Simenon – Biennale
16 Avr - 19 Oct

Tous les auteurs, les designers, les éditeurs, les illustrateurs rêvent d’inventer un héros si populaire qu’il va leur permettre de vivre sans s’inquiéter et de pouvoir faire d’autres expériences en toute tranquillité. Grâce à son Commissaire Maigret, Georges Simenon (1903-1989) a connu la manne.
Simenon écrit vite car pour commencer, il a besoin d’argent. Sa production rapide et massive (près de cinq livres par an pendant une cinquantaine d’années) a eu un double effet. D’abord, la quantité dédramatise, il y a une jovialité dans son oeuvre. Ensuite, la quantité a permis une chose rare : la création graphique de collections dédiées à un seul auteur. La typographie est à l’honneur, souvent la pipe, parfois la fumée et le profil de l’homme.
Mais comment tenir la distance et la durée sans tourner en rond visuellement ? Les couleurs et les photographies viennent à la rescousse. Ce qui est épatant, c’est que la quantité n’empêche pas la simplicité, voilà la grande leçon de design de Simenon. Il y a une différence entre regarder seul un livre de poche de Simenon, et observer ensemble plusieurs livres de la même collection : tous de face, de dos, de profil. Car ils fonctionnent en système, chaque poche souligne son voisin, un petit monde se met en place sous nos yeux et le miracle prend forme.
L’exposition pensée par Élodie Boyer, avec Pierre-Yves Cachard et Bernd Hilpert, présente près de 300 livres de poche collectés par Élodie Boyer, issus de différentes éditions françaises, néerlandaises, allemandes, italiennes et anglaises. Elle montre d’une façon sensible la richesse des explorations graphiques, de ces objets populaires.